Zakopane (Pologne), été 1911
Marie Curie et son temps 3
6
Devenue française, Marie Curie n’avait pas voulu entretenir chez elle et surtout chez ses filles une nostalgie de la Pologne. Elle n’en restait pas moins profondément attachée à son pays natal, souffrant d’être séparée de ses sœurs de son frère et de ses amis d’enfance. Les voyages ne pouvaient être fréquents.

Après la révolution de 1905 en Russie, les polonais retrouvent une certaine marge d’initiative. La « Société des Sciences » forme le projet de créer un laboratoire de radioactivité à Varsovie que dirigerait Marie Curie. Malgré l’appel émouvant qui lui est adressé par une délégation de professeurs dirigée par le célèbre écrivain Henryk Sienkiewitz, elle n’accepte qu’une direction honoraire et propose deux de ses meilleurs collaborateurs Jean Danysz et Ludwik Wertenstein pour la direction du laboratoire.

Après la guerre, Marie Curie se rend plusieurs fois dans la Pologne redevenue libre. Elle poursuit le projet de créer à Varsovie un Institut du radium pour la recherche et le traitement du cancer. Bronia sera l’organisatrice principale de la recherche de fonds en Pologne.
« La contrée est bientôt inondée d’affiches, de timbres qui portent en effigie le visage de Marie. On demande de l’argent ou plutôt des briques : "Acheter une brique pour bâtir l’Institut Marie Sklodowska-Curie !" proclament des milliers de cartes postales qui reproduisent en fac-similé une déclaration manuscrite de la savante : "Mon plus ardent désir est la création d’un Institut du Radium à Varsovie" »

En 1929, une nouvelle souscription auprès des femmes américaines permet à Marie Curie de revenir des Etats Unis avec un gramme de radium pour le futur Institut.



En Août 1911, Marie Curie part rejoindre ses filles en vacances à Zakopane chez leur tante Bronia Dulska.
De gauche à droite : Bronia Dluska, Marie Curie et Casimir Dluski son beau-frère.
© A.C.J.C. Fonds Curie et Joliot-Curie.

Daignez, très honorée Madame, transporter votre splendide activité scientifique dans notre pays et notre capitale… Notre peuple t’admire, mais voudrait te voir travailler ici, dans ta ville natale. C’est le désir ardent de toute la nation...
Lettre de l'écrivain polonais Henryk Sienkiewicz à Marie Curie.
 Imprimer
 Diaporama