Marie Curie sur la terrasse du Laboratoire Curie à l'Institut du Radium en 1934.
Marie Curie et son temps 3
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L’expérience de la guerre et le voyage en Amérique firent prendre conscience à Marie Curie que l’isolement où elle se confinait était paradoxal. En France il s’agît d’obtenir les moyens nécessaires au simple fonctionnement des laboratoires. En pointe de cette campagne Jean Perrin*, qui entraîne Marie Curie à sa suite plaider la cause de la recherche dans les ministères. « Je crois que l’on finira par nous mettre à la porte comme des mendiants ». Dans ces expéditions, elle ne perd jamais de vue les intérêts de l’Institut du Radium.

Marie Curie entretient des relations d’amitiés avec les personnalités scientifiques françaises et internationales les plus prestigieuses, en particulier Albert Einstein*. Cette amitié remonte au premier Conseil Solvay tenu en 1911 et à un séjour commun en Engadine en 1913. Après la guerre tous deux vont participer à la Commission de coopération intellectuelle crée par la Société des Nations, et dont Marie devient vice-présidente.

Dans les réunions de Genève, Marie Curie s’attache en premier lieu à tenter d’apporter des solutions à des problèmes concrets. Elle n’a pas pris de brevets, mais face au manque d’argent des laboratoires, elle se rallie à l’idée de « propriété scientifique » propose des solutions pour prélever des subventions sur les bénéfices commerciaux. Elle propose la création de bourses internationales pour permettre aux jeunes gens sans fortune personnelle de faire leurs premières armes dans les laboratoires. Elle se préoccupe de l’unification des symboles dans les publications, de l’organisation de la bibliographie. Elle veut perfectionner l’enseignement supérieur, préconise la coordination des opérations scientifiques sur le continent européen : « Je crois que le travail international est une tache très lourde, mais qu’il est pourtant indispensable d’en faire l’apprentissage, au prix de bien des efforts et aussi d’un réel esprit de sacrifice : si imparfaite qu’elle soit l’œuvre de Genève à une grandeur qui mérite qu’on la soutienne »

Marie Curie sur la terrasse du Laboratoire Curie à l'Institut du Radium en 1934.
© A.C.J.C. Fonds Curie et Joliot-Curie.

Marie est responsable d’une nouvelle science, d'une nouvelle thérapeutique. Le prestige de son nom est tel que par un simple geste, par un acte de présence, elle peut faire aboutir tel projet d'intérêt général qui lui tient à coeur. Désormais, elle réservera dans sa vie une place à ces échanges, à ces missions.
écrit Eve Curie, dans Madame Curie.
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